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Conversation sur l’ostéopathie avec le docteur Matvey Zvezdin


L’art et la science


L’expérience d’un traitement chez un ostéopathe change radicalement votre idée du travail des médecins et remet en question vos rapports stéréotypés avec votre corps, en vous ouvrant une autre vision de la santé et des maladies de soi.

Vous risquez de vous faire envouter par les mouvements de mains de l’ostéopathe. Il semble faire de la sorcellerie. Vous sentez de légers frôlements de mains en des points différents de votre corps, ces derniers n’étant pas directement liés à l’organe malade qui est la raison de votre consultation. Cela évoque une image d’une danse magique. Probablement que, c’est comme ça qu’un metteur en scène représenterait l’idée de Soin. Vous comprenez alors que la grâce des mouvements des mains, la beauté des gestes exacts et soignés, font partie du traitement ostéopathique. Pourtant cette découverte si étonnante provoque des doutes. Vous vous êtes habitué à autre chose, on vous a toujours soigné autrement. Votre propre corps vous semble obstinément inflexible. Vous ressentez son besoin de l’intervention directe et rude, comme s’il exigeait même de la violence pour qu’il y ait un effet. Vous croyez que la force de l’action sur l’organe souffrant, qu’elle soit mécanique ou chimique, doit être proportionnelle à la gravité de sa maladie ou à l’intensité de la douleur. Vous vous êtes fait à l’idée que le traitement doit être désagréable, lié à la douleur. Elle donne naissance à la méfiance et parfois elle amène à, la résistance aux actions de l’ostéopathe. Il faut comprendre en quoi l’ostéopathie se distingue de la médecine traditionnelle et quelles sont ses principes d’approche de l’homme, sa santé et ses maladies.


Matvey : A mon avis la différence principale entre l’ostéopathie et la médecine allopathique traditionnelle est celle de savoir écouter le corps, savoir entendre ses propres rythmes et les désires de l’organisme. L’ostéopathie n’existerait pas sans ces savoir-faire.


Qu’est-ce que signifie « écouter le corps » ? S’agit-il de la sensibilité particulière des doigts de l’ostéopathe ?


Matvey : C’est au séminaire du spécialiste danois Johannes FASSGRIN que j’ai commencé à comprendre cette différence de l’ostéopathie et de toutes les autres pratiques manuelles. Il a positionné ses mains sur le corps du patient. Il fallait écouter sa côte bouger, et pas seulement dans la mesure où les côtes s’élargissent à l’aspiration. Il fallait aussi entendre des mouvements internes de la côte. J’ai mis mes mains sur les siennes et j’ai pu ressentir ce qu’il sentait : la vie à l’intérieur du corps, les mouvements. Avant j’avais eu l’expérience du traitement manuel, tel que le massage, la thérapie manuelle. En revanche le séminaire de FASSGRIN est devenu décisif pour moi.


Qu’est-ce qu’une thérapie manuelle ?


Matvey : La thérapie manuelle (on utilise parfois le terme « chiropratique ») est une série de techniques des mouvements manuels appliqués sur les trois segments de la colonne vertébrale : cervicale, thoracique et lombaire. Elle consiste à mobiliser certaines articulations par pressions ou étirements modérés ainsi que par massage. Autrement dit, on exerce des manipulations avec le corps du patient.


Cela fonctionne ?


Matvey : Tant bien que mal, insuffisamment. Comme une boîte noire. Tu y introduis quelque chose et tu en attends une autre à la sortie. Tandis que l’ostéopathie est une tentative de regarder à l’intérieur de la boîte et trouver un traitement en fonction de ce qui s’y passe. Cela a bouleversé radicalement ma vision des choses.


Est-ce que le savoir ostéopathique est rationnel ou irrationnel ?


Matvey : D’abord on ne peut parler que d’un ressentiment. Ensuite les sensations se spécifient. Prenons une côte en tant qu’exemple. D’habitude nous ne la percevons que comme une structure d’une excursion respiratoire. Pourtant on découvre qu’elle exerce aussi des mouvements latéraux, circulaires et de pompage. C’est en réalisant l’existence de ces mouvements qu’on peut ressentir quand l’une d’entre elles se bloque, quelque chose l’y empêche. Aider à surmonter ces difficultés, est l’ostéopathie. Tandis qu’exercer un nombre de manipulations sur cette côte, comme la presser ou l’étirer, ne l’est plus. Donc il faut d’abord sentir profondément et ensuite comprendre.


La sensibilité des doigts est un don ou peut-elle se développer avec l’apprentissage et la pratique ?


Matvey : Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un don, c’est plutôt un apprentissage.


Pourtant dans le cas de l’ostéopathie il s’agit de sensibilité et même d’hyper sensibilité des mains ?


Matvey : Voilà l’analogie appelée par les grands classiques de l’ostéopathie à expliquer la nature de cette sensibilité. En marchant à travers une pinède, nous ressentirions avec nos pieds la texture du sol, le craquement des brindilles et des épines. Ensuite si un marais nous enlise, nous rechercherions une motte. Enfin, en passant sur le grès nous sentirions le changement de texture. Alors, s’il s’agit de pieds chaussés, que peut-on en dire de nos mains ! L’hypersensibilité naît suite à la superposition de la perception d’un objet, sur les connaissances de celui-ci. C’est juste que nous ne le réalisons pas la plupart du temps.


Le corps humain se présente à nous comme quelque chose de fermé. Nous ne pouvons regarder dans son intérieur qu’en intervenant chirurgicalement ou par échographie ou bien encore par radiographie. L’ostéopathie utilise la main comme un outil de recherche et de test de l’organisme.


Matvey : Vous pouvez même le ressentir avec vos fesses mais les mains restent plus pratiques. Ce n’est pas l’hyper sensibilité des mains qui compte mais la réflexion qu’entrainent les sensations dans les mains. On peut sentir sur une dizaine de centimètres en profondeur du corps, mais il faut comprendre ce qu’on ressent et savoir le traduire en images, verbalisées ou non.


Il faut avoir de bonnes connaissances de l’anatomie pour cela.


Matvey : Effectivement, et c’est le plus difficile. Pour moi ainsi que les autres ostéopathes, l’anatomie est la passion de toute une vie. Andrew Taylor STILL, le fondateur de l’ostéopathie a dit : « Les trois principes basique de l’ostéopathie sont : l’anatomie, l’anatomie, l’anatomie ». La spécificité de l’anatomie vivante est telle qu’elle demande constamment l’étude. Le chirurgien abdominal, par exemple, peut avoir des connaissances parfaites de toutes les maladies qu’il soigne, d’où apparaît son illusion de connaitre toute l’anatomie. En revanche l’ostéopathe travaille avec le corps entier ce qui provoque le sentiment constant de manque de savoir. Il fait toujours face à l’inconnu. Je connais des ostéopathes pratiquant depuis quarante-cinquante ans et qui étudient l’anatomie chaque jour.


Quelle est la différence entre la vision standard de l’anatomie humaine de la médecine classique et le concept ostéopathique ? Est-ce que l’anatomie classique comporte une notion des mouvements des organes ?


Matvey : L’anatomie classique est celle d’un homme mort dans lequel l’organisme ne peut plus bouger. Pour cette raison beaucoup de structures vivantes ne sont pas prises en compte, puisqu’elles ne servent à rien. En revanche pour l’ostéopathie elles prennent de l’importance grâce à des fonctions qui n’existent plus sur un cadavre. Il existe une structure très importante dans le corps qui s'appelle les fascias. Ce sont de grandes cloisons de tissus conjonctifs (un tissu très solide) qui entourent et relient les organes entre eux et à la charpente osseuse (la colonne vertébrale, le crâne et le bassin).C'est un grand système de cohésion interne mais aussi de communication. Dans un corps morts ce ne sont que des sacs sans vie comportant des organes tandis que dans l’ostéopathie presque l’une des choses les plus importante.


Aujourd’hui nous disposons des outils échographiques qui peuvent montrer tous les mouvements.


Matvey : En effet, mais pas tous. La sensation kinesthésique est peut-être plus affinée que la sensation visuelle.


Comment l’ostéopathie a-t-elle venu à ce concept de mouvement des organes ? N’est-ce qu’une hypothèse ? Elle ne s’accorde pas avec la vision traditionnelle du fonctionnement d’organes internes.


Matvey : Cette vision ne diverge pas de la vision traditionnelle. Chacun qui veut trouver ces mouvements y parviendra. Par exemple, les os crâniens sont considérés comme étant immobiles. En faite, les mouvements de ces os sont si minimes par rapport aux battements du cœur, que les médecins les ignorent, les traitent comme inexistants. Je vous ai déjà parlé de mon expérience avec le mouvement des côtes. Nous pouvons encore présenter l’exemple de John UPLEDGER, le fameux ostéopathe de l’époque contemporaine. Au début il a été neurochirurgien. Un jour, il a assisté une opération crânienne compliquée avec trépanation. Il arrivait à peine à tenir en place la dure-mère tant elle bougeait fort. Plus tard il a compris que la pathologie du patient a intensifié les mouvements de la membrane crânienne qui en temps normal sont imperceptibles. C’est comme cela que le Dr UPLEDGER s’est tourné vers l’ostéopathie et est devenu un des meilleurs spécialistes de la thérapie craniosacral.



Il y a trois spécialisations dans l’ostéopathie, à laquelle appartiens-tu ?


Matvey : Je crée la synthèse de toutes les trois.


Pourquoi alors sont-elles si distinctes ?


Matvey : Il est très difficile de développer la même sensibilité pour la zone crânienne ainsi que vertébrale et viscérale. Il est plus simple de travailler avec des tissus de même nature et densité.


Est-ce que vous avez eu une spécialisation pendant vos études à l’Ecole Supérieure de l’Ostéopathie ?


Matvey : Oui, comme à l’institut de médecine. Au fil des études chaque étudiant arrive à choisir son champ limité d’intérêts à lui. En ce qui me concerne, je me suis trouvé une spécialisation très pointue qui englobe largement la quantité maximale des structure de l’organisme. Je me suis concentré sur la liaison mécanique de ces structures. C’est mon point fort et ma reconnaissance à l’Ecole.


Suivant les racines grecques ou latines du terme « ostéopathie » ce dernier a connu des interprétations différentes. Une des versions s’appuie sur le mot latin « patos », qui signifie la compassion, la sympathie. Alors, l’ostéopathie est la sympathie de l’ostéopathe pour les os. Svytoslav Novosseltzev, l’auteur de « L’ostéopathie : techniques principales de soins et l’auto-traitement », dit dans son livre que la pratique ostéopathique n’est pas ouverte à tous, puisque en plus de la sensibilité des mains et des connaissances des techniques il faut être en possessions de certains qualités personnelles, comme l’empathie.


Matvey : Je ne suis pas d’accord. Chacun qui a la volonté peut devenir ostéopathe. Je pense qu’en parlant de ce contexte de l’empathie, on sous-entend cette sensibilité qui fait la différence des manipulations d’un ostéopathe de celles d’un thérapeute manuel. Nous venons d’en parler. La manipulation de l’ostéopathe arrive en réponse d’une impulsion de la part du patient, et non suivant le modèle formé en avance au sens de la structure cognitive d’un médecin. En conséquence, savoir reconnaître et répondre à cette impulsion c’est ce qui différencie l’ostéopathe du médecin ordinaire.


Pourtant il me semblait qu’il s’agit de la compassion pour le patient. Donc, que de manipulation ? Alors, l’ostéopathie propose la même approche scientifique de patient que la médecine traditionnelle, en oubliant que celui-ci est un sujet tant qu’objet. De cette façon elle perd son statut double d’une pratique humaine en même temps que scientifique.


Matvey : Non, je pense effectivement que c’est là ou se croisent ces deux approches. On ne peut pas compatir pleinement pour les os sans les connaître. Le manque de savoir est un problème majeur des extras sens, voyants et autres. Beaucoup de compassion et l’amour de l’humain, mais le manque de savoir mène toujours nulle part. Puisqu’il n’y a pas de savoir absolu, il faut l’aspiration au savoir.


De toute façon tous les ostéopathes sont diplômés en médecine ou finissent l’Ecole Supérieure d’Ostéopathie et chacun jouit de l’expérience considérable de médecin en tant que neurochirurgien, traumatologue, pédiatre ou d’accoucheur. Ensuite ils deviennent ostéopathes exactement pour éviter l’impasse des autres directions et en quête de quelque chose d’universel.






Le corps et l’esprit


Souvent en expliquant telle ou telle maladie on dit « c’est en raison des nerfs ». L’idée que le stress serait la raison principale des maladies de l’humanité actuellement s’est installée dans la compréhension intellectuelle. Pourtant dès qu’il s’agit de les faire soigner nous oublions tous ces raisonnements et nous commençons à soigner notre corps avec des tas de médicaments essayant de lever les symptômes et en ignorant ces raisons psychologiques.

En vérité nous arrivons à peine à comprendre les liaisons entre nos difficultés psychologiques et l’état de notre corps. Les deux nous restent obscures. Nous sommes amenés à faire confiance aux médecins dans le choix des traitements. La médecine actuelle partage toujours l’idée de dualisme cartésien selon lequel le corps, objet étendu mesurable dans un espace en trois dimensions, n’interfère pas avec la substance pensante qui par définition n'est pas représentable dans un espace géométrique. Cette médecine préfère ne travailler qu’avec la substance de corps suivant ses règles internes et en leur réduisant les mouvements de l’esprit. La dépression est traitée par les antidépresseurs, l’insomnie par les somnifères. Alors, la maladie ou la santé sont toujours celles du corps, peut importent les émotions qui les suivent. C’est une façon rapide et simple de délivrer un homme de ces souffrances, mais juste pour un petit moment. Les maladies reviennent et rattrapent contre toute attente ce mi-homme de substance de corps.

L’ostéopathie voit l’homme avec le regard totalement différent, comme une intégrité de l’âme, de l’esprit et du corps. Alors, la santé est celle de toutes les trois substances de cette intégrité et leurs interférences. Evidemment, il n’est pas facile d’être en bonne santé, puisque ça demande des efforts constants, et le travail journalier comme prendre soin de soi-même. Comme l’a dit un autre philosophe Benoît Spinoza : « tout ce qui est beau est difficile autant que rare ». Autrement dit le recours sérieux à la thérapie ostéopathique exige le changement de la conception du monde et le développement da la nouvelle culture et manière de traiter son propre corps et son âme.

Matvey explique comment l’idée de l’intégralité psychophysique de l’homme est réalisable en pratique.


Imaginons la situation suivante. Tu vois que ton patient a des problèmes d’ordre psychologique qui entrainent une réaction de la part de son organisme. Il recourt à ton traitement sans arrêt. Sans avoir levé la source psychologique du problème physique peux tu continuer à le soigner toute sa vie ou bien ton traitement peut provoquer l’effet inverse ?


Matvey : Les deux sont possibles. On peut soigner l’homme toute sa vie en levant son problème physique. Moi, j’aimerai regarder la situation inverse. Disons, un homme vient consulter un psychothérapeute et il est atteint d’un problème d’ordre physique…


Alors le psychothérapeute lui dirait toute de suite que son problème peut avoir des racines psychologiques. Certes c’est une chose commune pour la psychothérapie mais pas pour la médecine.


Matvey : Exactement. Néanmoins cela doit marcher dans les deux sens. Un psychothérapeute doit envoyer son client chez l’ostéopathe quand la psychothérapie fait face au problème d’ordre physique puisqu’il peut provoquer à plusieurs reprises une chaine des réactions associatives. Et vice versa si l’état psychologique remet à jour quotidiennement le problème physique, que le patient suive une psychothérapie. Réunir les deux traitements serait le mieux. On dirait que c’est la seule possibilité d’entretenir l’organisme en bonne santé.


Toi, est-ce que tu parles à ton patient de son état psychologique ? tu lui donnes des conseils ?


Matvey : Personnellement, j’ai peux de ressources psychothérapeutique. Dans les cas qui me semblent simples je peux conseiller une des techniques thérapeutiques de ma connaissance. Pour les cas plus compliquer je dis au patient que cela dépasse mes compétences, ensuite c’est à lui de décider s’il veut suivre une psychothérapie ou non. Il se peut que cette personne soit totalement consciente de son problème, se contentant de vivre avec.


Quand tu vois d’où vient tel ou tel problème physique, est-ce que tu le dis à ton patient ?


Matvey : Oui, je lui dis. Je remarque souvent les effets psychique sur le corps et cela m’aide à établir la diagnostique et la méthode de traitement. Par exemple, si je vois la tendance de la colonne vertébrale à une déclinaison forte vers l’arrière, qui entraîne certains problèmes. Je comprends que psychologiquement cet homme fait face aux obstacles qui l’empêchent de grandir, il est devant une sorte de plafonnement psychologique. En conséquence il commence à s’incliner en arrière pour rester dans les limites qui lui sont imposées. Moi, je travaille avec la colonne vertébrale et je partage avec le patient ma version des choses. Ensuite c’est à lui de l’accepter ou non.


Est-ce ton idée, ton image ?


Matvey : Oui, elles sont à moi.


Pourtant cela ne serait-ce qu’une hypothèse et la cause est peut-être cachée autre part ?


Matvey : Oui, mais le plus souvent ces hypothèses aident au traitement.


Tu en as en exemples ?


Matvey : Oui. Un a été capable de faire changer son environnement pour sa colonne vertébrale, quitter son travail, changer de famille ou d’autres choses. La colonne devinait plus droites et l’homme plus heureux !


Quels cas sont plus fréquents dans la pratique ? Quand le corps induit un problème psychologique ou ceux qui présentent leurs racines dans la discordance psychologique ?


Matvey : C’est le plus souvent une pelote des problèmes enroulés autour du premier, celui d’origine. La souffrance physique mène toujours vers cette pelote psychologique. Il est difficile de s’y comprendre à l’homme. Suite à deux séances chez moi les problèmes commencent à se résoudre plus vite, même si moi, je ne touche que le corps. Tandis qu’il y a parfois des situations où des problèmes psychologiques sont primaires. Moi, Je dévoile à travers la découverte du corps au patient l’existence d’un problème purement psychologique qui se traduit dans son corps. Ensuite il décide d’aller chez le psychothérapeute ou chez le prêtre ou ne pas y aller et continuer à vivre avec son problème. L’homme est toujours une pelote de maladies physiques et psychiques. La question est donc de quel coté s’y prendre. Evidement c’est mieux du coté le plus proche.

En même temps il existe des problèmes d’ordre purement physique, par exemple un accouchement difficile. La déformation d’une clavicule déplacée pendant l’accouchement change la balance du corps. Avant d’avoir mis en place cette clavicule on ne peut pas parler des problèmes psychologique quels qu’ils soient.


Cette vision, est-elle partagée dans l’ostéopathie ?


Matvey : Bien sûr. De toute façon chaque ostéopathe choisi son parti. Un commence à apprendre la psychothérapie centrée sur le corps, l’autre va tout simplement à l’église et amène ses patients derrière lui.


Quelqu’un a étudié cette corrélation du physique et du psychique ?


Matvey : Evidement, elle est un sujet d’étude permanent. Le Dr UPLEDGER, par exemple, a développé les techniques de libération somato-émotionnelle. Philippe DRUELLE propose les techniques pour des problèmes d’ordre familiaux. L’empreinte d’un problème psychologique sur le corps peut devenir héréditaire. La méthode de travail dans ce cas-là implique les représentants de plusieurs générations. Jean-Pierre BARRAL propose des techniques de diagnostique de déclenchement des problèmes psycho-émotionnelle très intéressantes, même allant jusqu’à dire le moment, le temps et le lieu de l’événement en partant des indices corporelles.


Cela semble être fantastique…


Matvey : Tout cela a une base rationnelle et une bonne connaissance d’anatomie en plateforme. Nous testons les tissus, et en particulier les tissus du cerveau. Il s’agit de tissu comme celui du rein ou de l’articulation fémoro-tibiale. D’après l’état du tissu du cerveau et le niveau de tension de certaines zones il est possible de comprendre son fonctionnement y compris la mémoire des traumas émotionnels.




Point de vue sur les médicaments


Matvey : La thérapie médicinale moderne est une magie noire. D’habitude tout est compté sur une certaine intensité de l’action d’une substance chimique sur un processus biochimique concret dans l’organisme : il est soit interrompu, soit modifié, intensifié ou affaiblie, ralenti en fonction des résultats désirés. Puisque l’organisme est beaucoup plus complexe qu’une éprouvette avec une seule substance, il est impossible de prédire les conséquences de l’intervention pour les autres processus dans l’organisme. Par ailleurs, les médicaments sont conçus par les uns et utilisés par les autres. Les deux parties ont souvent un déficit réciproque des connaissances. Ceux qui synthétisent les médicaments se fondent sur un paquet d’hypothèses théoriques. Ils ne peuvent pas connaître toutes les réactions de l’organisme car l’apprentissage du corps humain est dynamique et n’est pas possible sans contact avec le patient.






Limites et capacités de l’ostéopathie


Toute l’ostéopathie est fondée sur l’idée des capacités correctives de l’organisme. Ce dernier possède des ressources intérieures d’autorégulation et d’auto guérison. L’ostéopathe ne fait qu’aider à les rétablir et à les activer. Il existe pourtant des limites des compétences de l’ostéopathie au-delà desquelles on ne peut traiter la maladie qu’avec l’aide de l’intervention chirurgicale et médicinale. Par exemple, dans le cas des maladies chroniques ou du cancer.


Matvey : J’ai une grande expérience de travail dans la médecine traditionnelle, aux urgences et dans le service de réanimation à l’institut de Sklifassovsky, et je dois dire que la plupart des cas nécessitant des méthodes forcés de traitement comme une opération ou un traitement antibactérien sont déterminant.


Si nous prenons le cas des maladies cardiovasculaires, avec l’hypertonie. Seul le recours aux médicaments est obligatoire ?


Matvey : Premièrement, un problème d’hypertonie est une inadaptation psychologique, deuxièmement, la lésion des vertèbres cervicales ou, par exemple, des membranes cérébrales. Ces états pathologiques peuvent être levés par le traitement ostéopathique. Dans le cas contraire les centres vasculaires sont comprimés et ne fonctionnent pas normalement.


Cela concerne aussi le cœur ?


Matvey : Le cœur comporte aussi des problèmes complexes psychologiques et ostéopathiques. J’ai eu dans ma pratique un cas, pour lequel j’ai pu longtemps proroger l’infarctus mais je n’ai malheureusement pas pu l’éviter. Dans le cas de ce patient la tension des muscles thoraciques et os du thorax serrait constamment le cœur et ses vaisseaux. En levant la tension j’ai pu prévenir l’infarctus, ce qui a été confirmé par ses cardiogrammes. Cet homme vivait dans une autre ville et des dizaines d’années plus tard il n’a pas évité un infarctus, en plus sur un fort fond psychologique.


Tu peux aider un homme qui vient te voir avec une maladie en stade avancé ?


Matvey : Parfois je peux, d’autres fois il est trop tard. Quand il y a eu des changements profonds l’organisme ne peut plus fonctionner comme avant. En ce qui concerne le choix de voix de réhabilitation, médicinale ou non, je n’en suis pas tout à fait convaincu. Il est possible d’entretenir un fonctionnement stable de l’organisme avec une maladie de cœur ou d’hypertonie grâce aux méthodes non médicinales, en associant l’ostéopathie, psychothérapie, homéopathie, gymnastique, méditation et travail antistress. Parfois on peut se passer des médicaments même dans les cas chroniques graves.


On peut et il vaut mieux ?


Matvey : Je crois que c’est le choix de chacun, cela dépend beaucoup de sa culture.


Les médicaments sont mauvais au point qu’ils évitent à l’organisme d’utiliser ses propres ressources ?


Matvey : Bien sûr. En plus ils engendrent des effets secondaires que l’homme prend pour d’autres maladies. Le cas typique c’est quand un homme prend un médicament pour son cœur mais ensuite il commence à avoir des problèmes avec l’ouïe, la vision, ses reins, son intestin. Il commence alors à prendre des médicaments pour soigner ces maladies. Et comme ça jusqu’au jour où il abandonne tout et continue à vivre avec ces bobos sans se faire soigner.


Et le cancer, il n’y a rien à faire avec !


Matvey : Qu’est-ce que la médecine traditionnelle, elle, peut en faire ?


La tumeur est enlevée et ensuite une forte chimiothérapie.


Matvey : Alors l’intégrité d’homme n’est plus possible.


Qu’est-ce que signifie « l’intégrité » ?


Matvey : La chimiothérapie détruit le système immunitaire et l’appareil moteur.


Quoi faire ? Y-a-t’il un alternative ?


Matvey : Oui. Avec des mesures non médicinales il est possible de prévenir le cancer, ainsi qu’entretenir un atteint du cancer autant d’années qu’avec chimiothérapie.


Peux-tu diagnostiquer le cancer au stade hâtif ?


Matvey : il y a eu des cas oui.


On peut le ressentir avec des mains sensibles ?


Matvey : Oui on peut sentir le cancer. L’organe atteint cesse de bouger, arrête ses micromouvements. Ou peut-être qu’il arrête les mouvements d’abord et le cancer apparaît ensuite. Dans ce cas nous pouvons le diagnostiquer plus vite que la maladie s’installe. Malheureusement, notre expérience n’est pas été une réussite. Nous avons trouvé le cancer avant les médecins qui, eux, ne l’ont diagnostiqué que pendant l’autopsie. Nous n’avons pas pu aider cet homme car il ne nous a pas cru et est partie consulter des médecins différents qui n’arrivaient pas à arrêter leur verdict. Tout a mal fini.


Quel type de cancer c’était ?


Matvey : Un cancer de l’estomac, assez rare car il se situait soit sous la muqueuse, soit dans la couche musculaire de l’organe. Nous l’avions exactement localisé et décrit son caractère.


As-tu eu des cas quand les donnés de l’échographie ou de radiologie contredisaient ton diagnostique ?


Matvey : A vrai dire non, parce que mes patients arrivent après avoir fait le tour de tous les médecins et avec les résultats de leurs examens. Ils s’adressent à moi car le traitement ordinaire ne les aide pas. En général, les ostéopathes sont francs. En absence de résultats au bout de trois séances ils disent qu’il faut aller voir d’autres spécialistes.


Aux quels ?


Matvey : A mon avis, aux psychothérapeutes le plus souvent.




La médecine du futur ?



La logique de toute notre conversation amène à la conclusion que les gens qui s’occupent de leur santé doivent cesser d’aller dans les cliniques et s’adresser aux ostéopathes qui sont, comme nous le savons bien, plusieurs fois moins nombreux que les médecins traditionnels.


Matvey : Théoriquement ça serait juste. Si l’ostéopathie devient prophylactique, ce qu’elle vise, il serait suffisant de consulter que deux fois par an.


Certes, mais chacun a besoin en plus d’un psychothérapeute et d’un homéopathe. Alors notre image de mode de vie « prendre soin de soi-même » est pour les riches. Puisqu’il est impossible de mettre des ostéopathes, des psychothérapeutes et des homéopathes dans les cliniques. Donc le public est condamné aux maladies.


Matvey : Je dirais autrement, qu’il n’y a pas beaucoup de toute façon de bons médecins ou d’ostéopathes et de thérapeutes. Je rencontre souvent des professionnels de haute qualification : des chirurgiens, ORL, oncologues qui réfléchissent plutôt dans l’axe de l’ostéopathie que de la médecine traditionnelle. En même temps je croise des ostéopathes qui agissent comme des simples chirurgiens en manipulant, par exemple, le genou qui fait mal tandis que le problème se trouve ailleurs. Il y a des chirurgiens qui ont une approche très délicate de chaque tissu. Pendant les opérations ceux-ci n’enlèvent que le minimum nécessaire sans toucher aux autres tissus. En gros ils agissent comme des ostéopathes.


J’imagine à peine comment les chirurgiens pourraient refuser les traitements médicamenteux !


Matvey : Certes, mais nous devons essayer d’utiliser le minimum de médicaments. Il faut aller à la limite, obtenir l’effet de traitement en évitant autant que possible des effets secondaires. C’est ça le principe de l’ostéopathie autrement dit. J’ai évoqué l’exemple d’UPLEDGER qui est parti de la chirurgie vers l’ostéopathie. En même temps des ostéopathes deviennent des chirurgiens à la guerre, par exemple, grâce aux connaissances de l’anatomie.



Masculin et féminin



Quel est la différence principale de traitement d’homme et de femme ?


Matvey : Il y a une différence psychologique et fonctionnelle. Le cycle hormonal féminin, la capacité de procréation font des corrections. L’organisme masculin et féminin ont une mécanique et une structure différente, par exemple, la différence de bassin et du centre de gravité. Néanmoins la méthode que je mets en pratique, celle des liaisons mécaniques aspire à l’universalité. Cela veut dire que l’état de la structure est évalué indépendamment de ses particularités fonctionnelles. Pour cette raison on peut dire qu’il s’agit d’une méthode avec laquelle on peut soigner les hommes et les femmes, les enfants et les vieillards. En gros il est possible d’enlever les tensions basiques sans remonter à la cause de leurs apparitions. Après en testant le sacrum il faut prendre en considération le fait qu’il est plat chez un homme et que celui des femmes est plus concave. En plus on teste l’utérus chez les femmes et la prostate chez les hommes.


Toute la gynécologie est basée sur les méthodes médicinales de traitement.


Matvey : Oui, toute la gynécologie est basée sur les médicaments tandis qu’elle doit être basée sur l’ostéopathie. En gynécologie comme en urologie l’approche ostéopathique est beaucoup plus précise, car nous pouvons venir directement au tissu, par le vagin chez les femmes et par le rectum chez les hommes.


Pourtant l’inflammation de muqueuse est traitée par les médicaments.


Matvey : L’ostéopathe peut faire des corrections du système immunitaire dans les zones responsables, comme d’hypophyse et la glande thyroïde. Sinon il peut enlever les blocages et les stagnations dans les organes du bassin.